La Tannière de l’Ork Bourré

Alors que le 3e volume de cette saga est sortie cette année, avec un peu de retard, je reviens sur le premier.

« Écoute Ma parole : l’Éternel Crépuscule cachera le soleil, étouffera les plantes et changera les hommes en bêtes, car Aska, le Dieu de la Nuit, ne tolère d’autres enfants que les siens. »

Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d’en vouloir aux Dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Car depuis la chute du glorieux Empire d’Asrethia, le monde est parcouru de zones instables qui provoquent des mutations terrifiantes, les gens ont faim, et une religion austère qui prêche la haine des femmes soutient un système féodal.

Pourtant, quand les Dieux décident de vider leur querelle par l’intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l’espoir de tout un peuple.

L’histoire des Dieux Sauvages s’intercale entre La Route de la Conquête et Port d’Âmes, bien longtemps après la disparition de l’Empire d’Asreth. La légende veut que sa pratique insensée de la magie a conduit les Dieux à apporter la destruction sur la terre des hommes, laquelle en porte encore les séquelles sous la forme de zones instables où les aberrations peuvent apparaître sans crier gare, mélanges de chair corrompue et de métal anarchique.

Mériane est une paria, volontairement. Elle a quitté sa famille et est partie s’installer en forêt, loin de tout et de tous et a appris à (sur)vivre seule. Elle est bien loin des intrigues de cour des Magnéciens, ne sait rien des problèmes du couple Royal et évite comme la peste les membres de l’église de Wer, le Dieu de la Vérité Unique depuis que ses Chasseurs de Vérité ont condamné au bucher nu celle qui lui enseignait l’usage des plantes.

Mais voilà qu’un jour, Leopold, croisé de cette même église, vient la trouver et lui ordonne de le suivre. Il a besoin d’un guide pour aller sauver le fils du Baron, probablement égaré dans une anomalie. A contrecœur, elle accepte de le suivre, n’ayant pas d’autre choix. Elle qui a toujours fuit les dangers que représentent les anomalies magiques laissées par l’Empire d’Asrethia doit à présent y foncer tête baissée.

Et c’est là qu’elle va rencontrer son Destin et devenir la messagère de Wer, son Hérault attendu par tous. Mais dans ce monde d’hommes, les femmes n’ont pas leur place, devant assumer les fautes de la Catin d’Asrethia. Habituellement reléguées au second plan, elles n’ont aucun droit sinon celui de se taire et de se faire discrète, de se couvrir et de ne pas offenser les hommes qui les “tolèrent”.

Comment peut-elle s’imposer dans ce monde ? Comment peut-elle faire entendre la voix de Wer, elle qui exècre les Dieux et leurs églises ? Et pourtant, il lui faut trouver des alliés puissants, lever des armées, rallier le peuple à sa cause. Car de l’autre coté de la Cordillère Egide, frontière naturelle presque infranchissable, Ganner, l’Elu d’Aska, s’est dressé, a envahi les Mortes Couronnes, levé une armée monstrueuse et s’apprête à marcher sur le Royaume de Rhovelle.

Une tâche immense attend Mériane et elle décide d’accepter sa mission, pas pour les Dieux, pas pour Wer et son église, mais pour les gens, pour le peuple dont elle sera la libératrice en devenant “la Pucelle de Doélic”, celle qui a vaincu les démons.

Je recommande cette lecture ainsi que tout le cycle d’Evanégyre à tous ceux qui veulent découvrir une fresque épique où un empire “medievalpunk” mêlant magie et technologie se dresse, conquiert le monde pour l’unir dans la paix, s’effondre puis laisse des traces encore 2-3000 ans plus tard. Lorsque j’ai rencontré Lionel Davoust à l’époque de La Volonté du Dragon, j’ai immédiatement été séduit par son univers et il ne m’a jamais déçu. Sur son blog, vous trouverez une playlist qu’il a constitué pour accompagner votre lecture de ce roman.

Mon seul regret serait de ne pouvoir jouer en jeu de rôles dans cet univers