La Tannière de l’Ork Bourré

Or il advint qu’en ce temps-là le grand dieu Om s’adressa à Frangin, l’Élu :
« Psst ! »
Frangin s’arrêta au milieu d’un coup de binette et fit du regard le tour du jardin du temple. « Pardon ? » lança-t-il.
C’était une belle journée du printemps prime. Les moulins à prière tournaient joyeusement dans le vent qui tombait des montagnes. En altitude, un aigle solitaire décrivait des cercles.
Frangin haussa les épaules et retourna à ses melons.
Le grand dieu Om s’adressa derechef à Frangin, l’Élu :
« T’es sourd, mon gars ? »
Une lourde responsabilité attend le jeune novice : prévenir une guerre sainte. Car il est des hérétiques, voyez-vous, pour prétendre, contrairement au dogme de l’église que le monde est plat et qu’il traverse l’univers sur le dos d’une immense tortue…

D’où viennent les dieux avant d’être adorés par des millions de fidèles ? Que deviennent les dieux lorsqu’ils sont oubliés de tous ?

C’est la question que vient à se poser Om, le grand dieu vengeur, lorsqu’il réalise que le manque de foi de ses fidèles envers lui au profit de sa propre église le laisse presque complètement démuni dans son projet de réincarnation.

Mais grâce à Frangin, le moine simplet, le grand dieu qui risque redevenir petit dieu, va tenter de ranimer la flamme de la croyance et essayer de retrouver le statut qu’il occupait jusqu’alors.

Ce roman semble se situer bien longtemps avant la majorité des autres romans des Annales du Disque-Monde et explore une nouvelle zone de la cosmogonie de Pratchett : l’écologie divine ou la vie, la mort et le reste chez les dieux. Comme toujours avec Pratchett, c’est un livre qui se lit très facilement et où l’humour reste omniprésent.