“Sandbox”, partie 1 : des bacs à sable pour les grands
Les “sandbox game”, ou “jeu de type bac à sable”, sont des jeux de construction et de créations, d’aventures, parfois de tir, de combat, que ce soit en solo ou en multijoueur. De Minecraft jusqu’à l’offre actuelle, découvertes et analyses…
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Depuis le succès du jeu phénomène Minecraft, de nombreux éditeurs et programmeurs se sont lancés à sa suite pour proposer leur vision ou leurs attentes de ce genre de jeu à mi-chemin entre le jeu de construction et le jeu d’aventures.
Voici donc un petit tour d’horizon de différents jeux, univers, styles que j’ai pu découvrir de différentes façons en commençant par le plus célèbre :
A l’origine, Minecraft…
Développé par Markus PERSSON initialement comme un jeu pour navigateur, ce qui fut “Minecraft : Order of the Stone” est aujourd’hui disponible sur toutes les plateformes (ou presque) et distribué par Mojang (cofondé par Markus PERSSON, Carl MANNEH et Jakob PORSER) sous le nom ramené au “Minecraft” bien connu.
Le concept est simple : un monde créé dynamiquement (et virtuellement illimité) est formé de gros cubes pixelisés représentant différentes ressources naturelles (terre, bois, sable, pierre, etc…), différents éléments de construction (planches, briques, pavés, etc…) ou du mobilier (lit, bibliothèque, établi, coffre, etc…) dans un souci de minimalisme graphique volontaire. D’un premier abord, on retrouve les joies d’un jeu de construction en bois vieux de 30 ans où l’empilage de briques de couleur pouvait donner naissance à diverses constructions mais le jeu ne s’arrête pas là en intégrant diverses notions de logique et de mécanique.
Ainsi, la Redstone, un cristal rouge semblable à un rubis, est une sorte de générateur électrique capable d’alimenter des circuits s’avérant très pratiques. Une façon peu banale d’exploiter les cours de logique combinatoire (ET, OU, NON-OU, OU-EXCLUSIF, etc…) ou séquentielle (bascule JK maître-esclave, latch, flip-flop et j’en passe) en intégrant timers, boites à musique, portes, pistons et diverses commandes allant de la dalle de pression au levier en passant par le bouton. Les joueurs les plus ingénieux étant capable de reproduire fidèlement des morceaux de musique complets ou de mettre en place de véritables casse-têtes sous forme d’énigmes piégées (pousser les leviers dans le bon ordre ou recevoir un torrent de lave sur la tête).
Un autre aspect intéressant est la diversité des matériaux permettant de créer armes, outils ou armures. Si chasser la vache cubique à grands coups d’épée en pierre est à la portée du premier miner venu, s’aventurer dans le nether (sorte de monde infernal parallèle) sans armure de diamant ou épée enchantée tient de la mission impossible. Le joueur est donc amené à récolter cuir, bois, pierre puis fer, or et diamant afin de perfectionner sans cesse ses outils qu’il peut enchanter sur un autel d’enchantement en échange de quelques niveaux.
Des niveaux ?! Et oui ! Depuis le lancement officiel, vaincre les créatures rapporte des petites billes vertes d’expérience qui viennent remplir progressivement la jauge d’expérience, permettant de franchir les niveaux parfois assez rapidement. Ces niveaux sont ensuite “dépensés” afin de réaliser potions et enchantements mais ne donnent aucun autre avantage (à ma connaissance, mods exclus).
Le jeu est très différent suivant le mode de partie décidé lors de la première génération du monde. Chacun d’entre eux a ses propres particularités et influe sur la façon d’aborder le jeu lui-même :
- Créatif : le seul but est de créer, de bâtir et d’expérimenter à volonté, les ressources étant disponibles d’une simple pression de touche. De nombreuses communautés et concours sont basés sur ce mode où les joueurs reproduisent des oeuvres architecturales existantes ou imaginaires.
- Survie : votre personnage doit collecter les ressources qui lui permettront de se bâtir un abri, de se protéger et de s’armer en vue de lutter contre les squelettes, zombies et autres bestioles qui apparaissent à la nuit tombée. Si les morts-vivants s’enflamment aux rayons du soleil, les célèbres creepers, eux, vous poursuivront nuit et jour !
- Hardcore : très similaire au mode survie, la différence tient dans le fait que, comme son nom le laisse deviner, vous ne disposez que d’une seule vie. A la mort du personnage, le score s’affiche et le monde devient alors inaccessible.
- Aventure : en soustrayant le mode créatif au mode survie, vous aurez une bonne idée de ce dernier mode. Les joueurs ne peuvent plus détruire les blocs qui composent le monde à moins de s’équiper de l’outil approprié. Il faut alors commercer avec des PNJs, explorer et piller des donjons ou avoir recours à la magie ou toute autre astuce concoctée par les créateurs des cartes aventures disponibles sur internet pour lesquelles ce mode a été ajouté au jeu. Mise à jour (20/04/16) : Microsoft a édité et distribué une version spéciale Aventure de Minecraft, ce mode n’étant plus disponible depuis longtemps dans le jeu “normal”.
Pour chacun de ces modes, et plus particulièrement le dernier, la communauté a développé de nombreux mods et outils ajoutant des fonctions ou des objets de jeu afin d’en augmenter les possibilités. Ainsi, en multipliant les ajouts, vous pourrez cultiver plus de légumes, cuisiner plus de recettes, créer plus d’armes et d’armures ou enfin, bâtir ou construire un environnement dynamique capable de réaliser lui-même sa défense ou de donner une illusion de ville animée (système de minage automatisé, convoyeurs automatisés, tourelles de défenses et autres postes de tir, ajouts de fonctions gérées par des PNJs, simulation de royaumes avec recrutement de PNJs, etc, etc…).
Les plus :
- le mode créatif qui permet de se lancer librement dans la construction
- le mode aventure qui permet de revisiter différemment le mode survie
- le mode hardcore pour une partie en oneshot (idéal pour un tournoi)
- la présence de la magie et de l’alchimie
- l’utilisation d’objets irréalistes (épée ou armure de diamant, d’or, etc…)
- les zombies, squelettes et autres créatures fantastiques
- monde dynamique avec une bonne gestion de l’eau malgré sa simplicité
- les mods (fonctions supplémentaires, textures HD, packs de sons, etc…)
- la joie des circuits en Redstone permettant de réaliser de nombreuses fonctions en logique combinatoire et/ou séquentielle
- grosse communauté très active et nombreux mondes persistants
- une interface très simple d’accès
Les moins :
- il peut être rageant de perdre tout son inventaire à chaque mort des modes survie ou aventure
- il faut apprécier le surnaturel (magie, créatures, etc…)
- design cubique simpliste qui ne plait pas à tout le monde
- peu réaliste par certains aspects (blocs volants) ou objets (épée ou armure de diamant, d’or, etc…)
- serveurs parfois payants ou à accès restreint, présence de nombreux trolls sur les serveurs ouverts
- une utilisation relativement limitée des points d’expérience
- chronophagie aigüe
En bonus : pour les aficionados accrocs à cet univers cubique, un partenariat avec Lego vous permettra de prolonger l’aventure loin du clavier et une série de guides officiels vous apprendront toutes les ficelles de ce jeu. De plus, de nombreuses chaines Youtube sont disponibles proposant tutoriels, guide, expositions de créations ou même des mini feuilletons.
Mon avis : J’avais découvert ce jeu par hasard pendant les premiers temps de la bêta grâce à une amie qui y avait consacré beaucoup de temps. J’ai donc débuté avec la version crackée sur laquelle j’ai passé de nombreuses nuits blanches à le moder puis de nombreuses nuits blanches à simplement construire, creuser, construire encore. Avec l’annonce de la sortie officielle, j’ai fait l’acquisition d’une version payante avec l’idée de participer aux nombreux serveurs existants (voire même, participer au serveur Minebeuk alors en construction). Donc, potentiellement, c’est un bon jeu avec une excellente durée de vie et beaucoup de choses à faire. Mais à moins de se lancer dans un grand projet de création, le jeu peut devenir répétitif. Peut-être devrais-je tester le mode aventure qui n’éxistait pas encore à l’époque où je jouais régulièrement.
Il y a aussi le multijoueur, me direz-vous. Certes, vous pouvez lancer une LAN avec vos amis ou rejoindre un des nombreux mondes persistants existants sur le net. Malheureusement, les serveurs populaires ayant tendance à être, justement, très populaires, il vaut mieux les éviter si l’ordinateur est un peu âgé. A l’opposé, les serveurs plus calmes auront tendance à être fermés au public ou peuplés de trolls en maraude. Donc, personnellement, une expérience multijoueur relativement décevante malgré la brève aventure sur le serveur privé d’une connaissance (je crois qu’il y a des vidéos de son monde sur les réseaux).
En conclusion, c’est un jeu sympa mais chronophage et pouvant lasser. De plus, la faculté des zombies et squelettes à spawner dans le moindre recoin obscur (même à l’intérieur d’un bâtiment) ont de quoi agacer les survivalistes teigneux qui pourraient se faire surprendre au saut du lit. Bref, à conserver dans un coin pour les LAN-parties entre amis ou pour participer aux concours de créations ayant lieu régulièrement (exemple : geekopolis 2014 en avait lancé un) mais actuellement, on peut trouver “mieux”.
A suivre…