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La première “route intelligente” est prévue pour 2017

novembre 26, 2014 Par : HyiHyil DarkHope Categorie : Projets, Techno

Une route intelligente, la première de France, va être créée en Seine-et-Marne (77). Les travaux doivent commencer au printemps 2017.

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En 2017, la France inaugurera en Seine-et-Marne sa première « route intelligente ». Cette route de 5e génération sera translucide et composée de plusieurs couches :


Diagramme de la route intelligente


  • tapissée de panneaux solaires pour les véhicules électriques qui se rechargent par le sol et pour l’éclairage public.

  • des capteurs et fibre optique seront installés juste en dessous, cette route sera connectée, pourra parler avec nos voitures, prévoir les embouteillages et réguler le trafic voire même faire savoir qu’elle est abimée en signalant les nids de poule.

  • un système de pompe à chaleur relâchera la nuit l’énergie stockée durant la journée.

  • une couche en enrobé poreux, située encore en dessous, permettra la circulation d’eau chaude pour dégivrer la route.

  • complètement en dessous des autres tranches du millefeuille, un réservoir d’eau de pluie est destiné à écrêter les crues.


C’est pendant le salon Greencity, le salon des villes durables de Champs-sur-Marne, que l’accord a été conclu entre l’établissement public d’aménagement Epamarne et le département de la Seine-et-Marne .


En bleu, le tronçon intelligent

Le tronçon retenu pour cette expérimentation, un segment de la D199 qui traverse le Val Maubuée d’est en ouest, est un boulevard en deux fois deux voies qui a failli devenir une autoroute urbaine il y a quelques décennies.
Les innovations en matière d’infrastructures routières pourront probablement réduire le nombre d’accidents et, en prime, seraient peu coûteuses d’après l’IFSTTAR (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports de l’Aménagement et des Réseaux), son concepteur.
Mais, en quoi cette route permettra de se déplacer de façon moins bête ? Comment elle permettrait de réduire les bouchons ou la simple utilisation de la voiture individuelle ?

Explications


En fait, nos routes souffrent moins d’un manque d’informations que d’un excès de voitures. Ces nouvelles informations ne vont pas forcement aider à éviter les bouchons qui font perdre en moyenne à chaque Français 35 heures par an : les bouchons sont imprévisibles.
Le sociologue spécialiste de l’automobile, Emmanuel Pagès, est presque pessimiste :


« Le système d’information de cette route peut compléter des choses déjà existantes, vu que l’on a déjà beaucoup de technologies de caméra de comptage. Cela permettra de diversifier les sources d’informations. »



Quand à Bruno Marzloff, sociologue et fondateur du think-tank Groupe chronos, c’est plus catégorique :

« Les développements que les Japonais ont entrepris depuis très longtemps sur l’implémentation de services numériques dans les routes ne me semblent pas avoir atteint leurs ambitions. Les routes intelligentes sont en plus liées aux voitures automatiques sur lesquelles je suis très perplexe, sinon dubitatif. »



Première route “intelligente” ?


La quête de la « route intelligente » séduit les ingénieurs et les élus depuis les années 70 mais dans la longue liste des projets du genre… tous ont échoué. L’exemple le plus caricatural de route aussi intelligente qu’inutile nous vient des Etats-Unis, une prouesse technique à 200 millions de dollars (l’équivalent aujourd’hui de 234 millions d’euros) qui fut aussitôt abandonnée.
Pourquoi tous ces échecs ? Pour Emmanuel Pagès, ces projets ont échoué parce qu’ils ne répondaient pas aux bonnes questions :


« Ces innovations correspondent souvent à la fois à des défis techniques et à des enjeux de sécurité routière. Mais la plupart du temps on n’est jamais passé à la commercialisation à grande échelle parce qu’on a oublié de s’intéresser aux individus et à leurs véritables besoins. »



Il faut repenser tout le concept en intégrant les notions d’autopartage, de covoiturage, des notions proches de la philosophie low-tech.

Nouvelle route “intelligente” ?


D’après le Larousse, l’intelligence est l’« aptitude à s’adapter à une situation, à choisir en fonction des circonstances » et la route est « un itinéraire à suivre pour aller d’un endroit à un autre. »
Une association des deux donnerait un itinéraire qui s’adapte à la situation pour faire face aux problèmes, dont la saturation des réseaux. L’idéal serait donc que les services proposés par la “route intelligente de demain” soient :


  • la possibilité d’une navigation fluide afin d’éviter immédiatement les zones de ralentissement (quitte à allonger le temps de parcours)

  • la possibilité de demander et obtenir un covoiturage ”à la volée”

  • le règlement des péages et sections payantes sans ralentissement du trafic

  • avertissements au conducteur en cas d’excès de vitesse ou d’entrée en zone à risque

  • etc…


On se rend compte que la route de demain ne serait pas seulement un “mille-feuilles” de technologie mais nécessite un ensemble de fonctionnalités qui la rendraient vraiment intelligente.