La Tannière de l’Ork Bourré

Non, il ne sera pas question d’adopter un zombie mais plutôt de la quasi-éradication de l’humanité à cause de ces chères petites têtes putrides et boursouflées.

J’ai donc enfin lu Wolrd War Z de Max Brooks qui n’a quasiment rien à voir avec le petit tour du monde en 80 minutes que s’offre Brad Pitt dans la version cinématographique de Marc Forster.

Le pitch ? La guerre a eu lieu. La première guerre Z, contre les zombies, a eu lieu mais ce n’est peut-être pas la dernière. Tout aurait peut-être pu être évité ou peut-être pas. Le fait est que l’humanité a évité de peu l’éradication totale et qu’à présent, elle se relève de cette longue et difficile guerre. Suite directe du Guide de survie en territoire zombie, ce roman-qui-n’en-est-pas-un raconte, étape après étape, ce qui s’est réellement passé (ou peut-être réellement passé ?) à travers les témoignages des rares survivants encore en vie.  Les premières parties raconte comment tout a commencé, comment les autorités et les industriels ont réagi, comment le fléau s’est étendu malgré les mesures mises en place et comment la vie, peu à peu à disparu au profit de la non-vie. Viennent ensuite la mise en place de la résistance humaine, les témoignages de survivants de ces dures années et les avis d’anciens militaires sur les échecs ayant mené à cette situation. Enfin, vient la reconquête des espaces perdus, les villes et les campagnes gangrénées par les morts, la difficile reconstruction de la civilisation et l’espoir d’un autre lendemain et la mise en place d’un nouveau monde sur les ruines de l’ancien.

Témoignages après témoignages, l’histoire se dessine et les contours de ce nouveau monde apparaissent peu à peu. Brooks maîtrise bien les rouages de l’économie et de la politique humaine et pas une seule de ses hypothèses ne m’a jamais semblé réellement déplacée ou exagérée. Tout est parfaitement crédible et envisageable dans les réactions des politiciens, industriels et militaires qui se succèdent devant cette lointaine menace de “Rage Africaine” dont ils ne savent rien, ne veulent rien savoir mais veulent surtout profiter afin d’assoir leurs positions respectives. Remplacer le virus Z par n’importe quelle super grippe mortelle donnerait probablement un résultat similaire dans un monde où les intérêts vont d’abord aux capitaux, puis aux bénéfices et seulement en dernier, loin derrière, à la vie humaine. Un politicien le dit “on ne protège que nos électeurs” et un industriel continue “ils ont peur, on leur donne un placebo pour les rassurer” et ainsi coule la galère…

Tout s’y enchaine à merveille et se lit très facilement, sans tout dire ni tout taire, et on devine les liens entre les différents témoignages. Les témoignages sont vraiment prenants, loin d’être barbants, et on imagine aisément tous ces vieux briscards, vétérans d’une guerre improbable, dont les yeux auront vu plus de morts qu’un joueur de Call of Duty n’en verra jamais. C’est en lisant une telle histoire non-contée d’anticipation bien trop proche que l’on perçoit à quel point notre monde industrialisé et économiquement moderne est pourri jusqu’au trognon. Et c’est une sacrée coïncidence qui aura fait que je finis ce livre après avoir vu A la poursuite de demain où, finalement, le message y est un peu pareil : “on vous dit que vous allez crever et vous baissez les bras”. Dans WWZ, la “Rage Africaine” sévit, la mort rôde et que fait-on ? On fait l’autruche, on produit des placebos, on assure la tranquillité d’esprit des consommateurs mais on ne cherche surtout pas de VRAIES solutions ! Bah non, trop compliqué, trop cher, trop long et pas forcément rentable en fait… :/

Bah merde alors, c’est comme en vrai, dites-donc ! (Oui, je sais, on me confond souvent avec l’Odieux C…ard :p )

Pas de nouvelles critiques avant quelque temps, je suis en pleine béta-lecture pour Solenne Pourbaix, l’incroyable auteur des Promesse d’Atro City