La Tannière de l’Ork Bourré

Taverne virtuelle et intemporelle
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Et vice et versa, et patati et patata…

juin 24, 2015 Par : HyiHyil DarkHope Categorie : Divers

Il était temps de se changer les idées et de passer du rire aux larmes… ou l’inverse ?

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Riley est une petite fille comme les autres, elle rit, elle pleure, a ses parents, des amis et des passions. Une vie parfaite pour une petite fille de 11 ans… Une petite fille de 11 ans qui va déménager pour une ville lointaine et nouvelle pour elle.

Comment va-t-elle le vivre ?

Vice-Versa est le dernier film d’animation des studios Pixar. Dans les premières images du film, on découvre Riley, une enfant qui va se construire à partir de cinq émotions dominantes : d’abord la Joie, puis la Tristesse, suivie de près par la Colère auxquels se joignent ensuite la Peur et le Dégoût. Au Centre de Contrôle, la personnalité de la fillette va naître autour “d’îles” issues de cinq souvenirs importants contenues dans la Mémoire Principale : les Bêtises, la Famille, l’Honnêteté, l’Amitié et le Hockey (car Riley est fan de hockey sur glace).

L’histoire est relativement simple : son père est muté, la famille déménage vers une “grande ville” et une nouvelle vie démarre. Mais rien ne va vraiment : le camion de déménagement est perdu, le premier jour d’école se passe mal et la nouvelle maison n’a rien de vraiment charmante.

C’est dans ce contexte qu’on voit littéralement la personnalité toute entière de la petite fille s’effondrer progressivement à chaque nouvelle frustration ou incident. La situation fait que Tristesse contamine irrémédiablement peu à peu tous les souvenirs teintés de Joie alors que celle-ci se démène pour tenter de maintenir le moral des troupes. Pour être passé par là, je peux dire que c’est une excellente représentation de ce que l’on peut ressentir alors que nos meilleurs souvenirs se ternissent, que les bases de notre personnalité vacillent puis s’écroulent, sapées par les changements qui s’opèrent dans nos vies : on ne croit plus en rien, il n’y a plus d’envies ni de rêves.

Et alors que rien ne va plus au Centre de Contrôle après que Joie et Tristesse aient été “purgées” vers la mémoire à long terme, c’est Peur, Colère et Dégoût qui prennent la relève. C’est l’occasion de voir comment est représenté la fameuse mémoire : l’énorme Stockage Mémoire, le Pays Imaginaire, la zone des Pensées Abstraites, la production des rêves, les tréfonds du  Subconscient, comment les souvenirs ternis disparaissent dans le Vidage Mémoire et enfin, outre le Train de la Pensée, où et comment ont disparus nos rêves d’enfant voire même, comment le souvenir enfoui d’un Ami Imaginaire peut sauver la situation en se sacrifiant.

Au passage, Joie découvre que Tristesse n’est pas “inutile” ni même à brimer. Tout comme les autres sentiments, elle a son rôle à jouer dans la personnalité de Riley et son intervention peut même tout changer, qu’il n’est pas toujours nécessaire de faire semblant d’être joyeux pour le (re)devenir. C’est d’ailleurs en laissant parler sa Tristesse à ses parents qu’elle se libère de son chagrin et c’est sur un premier souvenir de Joie mêlée de Tristesse qu’une première île va apparaître, lui permettant de se reconstruire à nouveau en partant de nouveaux concepts, plus nombreux et plus évolués.

C’est donc un film très bien construit et très intéressant qui mérite le détour et peut même faire réfléchir.

Comme tous les films Pixar, celui-ci était précédé d’un petit court-métrage, Lava, chantant l’amour entre deux volcans cherchant à se rencontrer. Pas vraiment mon préféré (l’Homme-Orchestre, par exemple :D ) mais avec une chanson agréable.