La Tannière de l’Ork Bourré

Taverne virtuelle et intemporelle
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Fuyons cette poubelle qu’est devenue la Terre !

juin 23, 2015 Par : HyiHyil DarkHope Categorie : Divers

6 ans après sa sortie, “vieux motard que j’aimais” comme on dit !

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Sorti en 2008 sur nos écrans, Wall-E est un film d’animation des studios Pixar incluant plusieurs scènes en prise de vue réelle. Le pitch pourrait se résumer à Wall-E rencontre EVE, tombe amoureux et sauve l’humanité mais l’histoire est un peu plus complexe que cela.

Les synopsis sont déjà plus détaillés (Allociné puis Wikipedia) :

Faites la connaissance de WALLE (prononcez “Walli”) : WALLE est le dernier être sur Terre et s’avère être un… petit robot ! 700 ans plus tôt, l’humanité a déserté notre planète laissant à cette incroyable petite machine le soin de nettoyer la Terre. Mais au bout de ces longues années, WALLE a développé un petit défaut technique : une forte personnalité. Extrêmement curieux, très indiscret, il est surtout un peu trop seul…
Cependant, sa vie s’apprête à être bouleversée avec l’arrivée d’une petite “robote”, bien carénée et prénommée EVE. Tombant instantanément et éperdument amoureux d’elle, WALLE va tout mettre en oeuvre pour la séduire. Et lorsqu’EVE est rappelée dans l’espace pour y terminer sa mission, WALLE n’hésite pas un seul instant : il se lance à sa poursuite… Hors de question pour lui de laisser passer le seul amour de sa vie… Pour être à ses côtés, il est prêt à aller au bout de l’univers et vivre la plus fantastique des aventures !

Au début du XXIIe siècle, la compagnie Buy n Large monopolise l’économie de la Terre et devient un gouvernement mondial. La surconsommation a tôt fait de transformer le monde en un dépotoir et, dans une tentative de préserver l’humanité, la société commandite un exode massif à bord de vaisseaux spatiaux. Durant les cinq ans que doit durer l’exode, la compagnie envoie des milliers de WALL-E (Waste Allocation Load Lifter Earth-Class) pour nettoyer la Terre. Mais beaucoup se désactivent, forçant les humains à rester dans l’espace. Après 700 ans, il ne reste plus qu’un unique WALL-E, qui remplace ses parties usées par celles d’autres WALL-E. Il devient ami avec un insecte, un cafard, et trouve un jour une plante verte.

Une fusée dépose une sonde robotisée immatriculée EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator, littéralement Évaluatrice de la végétation extraterrestre), chargée de ramener aux humains une preuve de vie sur Terre. WALL-E tombe amoureux d’EVE, lui montre sa cachette (où il a notamment sa télévision avec toujours le même programme, une chanson), et lui offre la plante lors de ses opérations de nettoyage, qui est une preuve. La fusée qui a déposé EVE revient la chercher et WALL-E accourt pour ne pas la laisser partir. L’appareil embarque EVE puis décolle, mais il emmène aussi WALL-E accroché à sa coque.

WALL-E entre dans l’engin, où EVE sort avec la plante. Il découvre alors que les humains ont en fait survécu, mais, à cause de la technologie qui les sert tout le temps, sont devenus obèses et sont forcés d’être transportés par des fauteuils volants. Même le capitaine du vaisseau a laissé le contrôle de ce dernier à Auto, le pilote automatique. WALL-E et EVE entrent dans sa salle où le capitaine apprend que si une trace de vie est placée dans le holo-détecteur, le vaisseau ira automatiquement sur la planète Terre que les humains pourront immédiatement recoloniser. Cependant, Auto ordonne à son assistant, un robot nommé GO-4, de voler la plante et, après qu’il a accompli sa mission, EVE est considérée comme défectueuse et est envoyée au nettoyage avec d’autres robots et WALL-E, qui croit à un moment que l’on torture EVE et qui du coup fait une bêtise en voulant la “sauver”, provoquant la colère des autres robots. EVE et lui-même se sauvent, et ils arrivent ensemble à une salle où GO-4 place la plante qu’il avait prise dans une capsule qui explosera dans l’espace. WALL-E entre rapidement et s’échappe à temps, dans l’espace. Il retrouve EVE et se réconcilie avec elle.

Ils retrouvent le capitaine et veulent lui donner la plante, mais là, Auto révèle sa véritable fonction : il est chargé par le patron de BnL d’empêcher les humains de regagner la Terre. Là, WALL-E tente de lui tenir tête, mais reçoit un coup de taser, le court-circuitant et le faisant tomber dans un tunnel, alors qu’il tient encore la plante. EVE va le chercher dans la salle d’évacuation des déchets, alors que le capitaine a été enfermé dans une salle par Auto. Il est sauvé de justesse par un petit robot nettoyeur qui leur permet de regagner l’intérieur du vaisseau. Les robots qui en ont encore après eux reviennent, mais grâce à un message du commandant, qui leur dit qu’il va activer le holo-détecteur, mais Auto coupe vite sa parole. Tous les robots se dirigent vers la salle du holo-détecteur, pendant que le capitaine fait croire à Auto qu’il a la plante, et quand l’ennemi trouve le capitaine, ils se battent, l’assistant d’Auto étant détruit dans le processus.

Le capitaine parvient à activer leur espoir de regagner la Terre, mais Auto se débarrasse du capitaine qui s’accrochait à lui, et annule l’activation. WALL-E tente d’empêcher la machine de se replier, de plus en plus abîmé à force de résister. Le capitaine finit par désactiver Auto à temps. La plante ramène donc les hommes à leur astre, mais sans grande joie. En effet, WALL-E est en train de mourir, et c’est à temps qu’il est réparé. Malheureusement, sa mémoire a été effacée. EVE lui donne un baiser d’au revoir qui va lui rendre sa mémoire. Pendant que les deux robots savourent leur nouvelle vie de couple, les humains replantent la Terre, qui reprend petit à petit ses couleurs.


Donc, comme d’habitude, on trouve des erreurs et des imprécisions dans ces deux textes mais le principal y est : l’humanité à fuit la décharge terrienne à bords de cargos de luxe où elle va vivre de longues vacances pendant que des Wall-E s’occuperont de tout nettoyer derrière eux. Bref, l’irresponsabilité chronique dont la race humaine sait faire preuve dans notre société de consommation est renforcée par ce gouvernement économique géré par BnL, une compagnie poussant à une constante surconsommation. Le résultat est que la Terre du XXIIe siècle est couverte d’ordures au point d’en devenir invivable. La solution ? Faire faire le grand ménage pendant que les sujets clients consommateurs humains vont se reposer pendant 5 petites années tranquilles.

Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu : les machines cessent toutes de fonctionner à part une, Wall-E, un compacteur d’ordures mobile, dont la tâche quotidienne n’est autre que ramasser et compacter des montagnes d’ordures qu’il ré-assemble en montagnes de cubes compactés. Mais ce n’est pas tout. Wall-E est également “collectionneur” et sauve du compactage un certain nombre de bricoles, gadgets et autres babioles qu’il ramène chaque jour dans son antre où il “vit” en compagnie d’un cafard apprivoisé apparemment increvable. Sa mission sans fin prend un tour nouveau lorsque la sonde EVE arrive dans son quotidien, bouleversant ses habitudes.

EVE, dont la mission est de trouver la moindre trace de vie biologique ayant un cycle fonctionnel de photosynthèse (une plante, donc) est bien contente lorsque son nouvel ami lui remet en cadeau celle qu’il a trouvé le jour-même de leur rencontre. Peu après, boulot boulot, la voilà repartie dans l’espace. Wall-E la suit, bien évidemment. C’est là que nous découvrons ce qu’il reste d’une partie de l’humanité : des gros tas hyper-assistés fermés au monde qui les entoure et bien lancé dans la voie de la surconsommation comme 700 ans auparavant.

Les robots sont partout, ont diverses formes et fonctions, et ont tous comme objectif de “servir l’homme” qui est désormais incapable de se déplacer seul, de se nourrir seul ou même de faire quoi que ce soit par lui-même comme le fait très bien remarquer le capitaine : personne ne fait plus rien depuis 700 ans !

Personnellement, je m’attendais à trouver le cargo de luxe dans un état pitoyable, rouillé, usé, subissant mille pannes et encombré de déchets de toutes sortes parmi lesquels auraient vécu une population routinière, irresponsable et vêtu de haillons. Bref, une société autarcique à court de ressources mais ne faisant aucun recyclage. Mais au lieu de ça, Pixar nous présente des couloirs blancs comme neige, un vaisseau parfaitement propre et opérationnel. Evidemment, on découvre vite que la population est aussi immature et irresponsable que je l’avais imaginé et terriblement obèse en prime ! Le seul bémol à la logique du scénariste sera que les systèmes automatisés du vaisseau évacuent des montagnes d’ordures compactés dans l’espace alors qu’il n’y a aucun moyen de renouveler ce qui est ainsi “perdu” puisque le vaisseau flotte immobile dans l’espace. Je ne vois pas comment il serait possible de produire indéfiniment à partir de rien.

Ainsi, on retrouve un petit peu de la logique derrière “A la poursuite de demain” où l’humanité, sachant sa perte arriver à grands pas, décident de ne rien faire pour sauver la situation, résolue que ce sera ainsi que tout doit arriver. Là, les gens sont dans leur confort depuis des centaines d’années mais rien n’est tenté pour coloniser la moindre planète ou même tenter un retour vers la Terre. Pourtant entouré d’une armée de robots et d’une technologie de pointe, cette société ne pense qu’à une chose : consommer toujours plus.

Ce qui était amusant dans le parcours de Wall-E à bord de ce cargo, c’est que ça m’a fait penser aux Lettres d’un Sauvage dépaysé où un “sauvage” donne sa vision de la France de 1738 avec tout ce qu’il pouvait y avoir d’injustices et de tension sociale mais qu’à l’époque, les contemporains trouvaient cela tout à fait normal. Pour mémoire, l’esclavagisme existait et se pratique couramment ! Là, nous nous retrouvons un peu comme cet étranger, inculte et ignorant des coutumes locales, et découvrons ce mode de vie si différent du nôtre comme le serait un aperçu de celui du moyen-âge (le vrai, pas celui d’Hollywood).

Ensuite, Otto/Auto, le pilote automatique, nous apprend que les robots de bord ont reçu la directive de ne jamais revenir sur Terre, la raison étant que le programme de nettoyage a échoué ! Et oui, donc au lieu de tenter autre chose ou de le relancer, on baisse les bras et on continue à végéter dans l’espace… Baisser les bras ? Comme dans “A la poursuite…” ? Vous me suivez ? Mais heureusement pour la “morale”, l’actuel Commandant de bord est un grand rêveur et après quelques recherches dans la mémoire de l’ordinateur sur ce qu’était la vie sur Terre, il a bien envie de la vivre lui-même, et ce, même lorsqu’il découvre que la Terre n’est plus du tout comme dans les vidéos. Il me fait penser à Casey de “A la poursuite…” (ok, j’arrête :p )

En considérant que Wall-E est antérieur au film de Brad Bird, j’en viens à me demander s’il n’a pas été dans les inspirations pour le scénario et les messages à y passer. Mais est-ce suffisant pour faire changer les mauvaises habitudes ? J’en doute fort, le ton est trop léger pour être pris au sérieux, Wall-E reste un film de divertissement pour les plus jeunes et en effet, c’était sympa à regarder, un bon film pour un moment de détente.