L’Opéra des Serrures, Bruce Holland Rogers
Lionel Davoust, auteur et créateur de talent (d’univers et de musique) est également le traducteur de nombreux auteurs dont voici l’un d’eux…
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Ce recueil de textes, publié par Rivière Blanche et traduit par Lionel Davoust, me fut envoyé par ce dernier pour que je puisse vous en parler
Le livre contient une quarantaine de textes de tailles et de genres très variés.
Bruce Holland Rogers est un génie de la forme courte, et cet ouvrage le prouve. Non seulement L’Opéra des Serrures contient des récits qui, individuellement, vous feront rire, pleurer et pénétrer dans la vie de gens à la fois très proches et très éloignés de vous, mais il s’agit aussi, collectivement, de l’un des meilleurs recueils de nouvelles jamais publiés par Rivière Blanche.Vous pouvez picorer ce que vous souhaitez lire, ou bien lire les sections dans le désordre, à commencer par celles qui vous intéressent le plus. Toutefois, si vous suivez l’ordre de Rogers, vous sentirez peu à peu éclore une épiphanie. Échos et significations se rencontreront merveilleusement, en culminant avec la douloureuse beauté de la section finale.
Ce recueil, traduit par Lionel Davoust, est accompagné de préfaces de Jeff VanderMeer et Michael Bishop et d’un entretien entre l’auteur et son traducteur.
Si vous ne connaissez pas la “forme courte”, il s’agit de textes très courts pouvant aller d’un simple phrase à 2 pages, soit moins qu’une nouvelle classique mais contenant en lui-même tous les éléments pour en faire une histoire. Créateur du site shortshortshort.com, Bruce Holland Rogers en a fait sa spécialité et envoyait trois textes par mois à ses abonnés américains. Ses textes portaient sur tous les genres et tous les sujets furent proposés pendant des années pour une somme modique et ont également existé en français pendant plus de 10 ans mais rencontrer le même succès qu’outre-atlantique.
Le livre se découpe en 5 parties (récits, métamorphoses, insurrections, contes et symetrinas), chacune avec un lot de textes partageant un point commun. Mais si je devais trouver un terme qui les gouverne tous (et dans les ténèbres les lier), ce serait étrange. Car c’est si certains sont étranges dans le sens de bizarres, si certains autres le sont dans le sens de presque un peu dérangeants, il en reste aussi qui laisse une étrange sensation plaisante lors de leur lecture. Car à la fin de chaque texte, du plus court au plus étoffé, il reste le plaisir de l’avoir découvert, de l’avoir lu et de l’avoir apprécié.
Et petite anecdote particulière sur ce livre : s’il arrive souvent qu’une notion particulière décrite dans un livre me vienne aux oreilles peu avant, peu après ou pendant la lecture de cette oeuvre, ce n’est pas moins de deux connaissances qui se sont trouvées concernées par ce genre de coïncidence lors de la lecture de ce recueil (l’histoire de Paul Revere et l’existence d’un parasite des escargots). Un fait amusant qui ne m’était encore jamais arrivé !