Inexistence, David Zindell
Avis et critique sur un livre choisi au hasard _
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Chers lecteurs, je crois que là, nous tenons une perle, un trésor littéraire à découvrir absolument ! Une sorte de 20 000 lieues sous les mers moderne !
Résumé de la nouvelle édition : Dans un lointain futur, la Terre n’est plus qu’un mythe. L’humanité s’est répandue dans tout l’univers. Sur Chute de glace, planète au climat hivernal, la vie est paisible, sauf pour les aspirants pilotes qui ne rêvent que d’une chose : parcourir la galaxie à la recherche de l’origine de la vie humaine. Pour cela, ils devront subir un enseignement long et difficile qui les mènera des confins de l’univers aux peuplades les plus arriérées. Mallory Ringess jeune pilote surdoué va se lancer dans l’expédition la plus périlleuse qui soit : pénétrer une région de l’espace gouvernée par l’Entité Compact (femme devenue déesse), d’où personne n’est jamais revenu. Space opéra mythique, ce premier volume ouvre le bal d’un cycle en quatre volumes. Le texte est écrit à la première personne et a pour thème principal le passage de l’adolescence à celui d’adulte : un récit initiatique dans un univers où les principes de vie sont fort différents de ceux que nous connaissons. Déjà paru aux Editions J’ai Lu en 1989, ce roman, épuisé depuis, avait à l’époque rencontré un large succès. Sa réédition répond à une demande déjà forte dans le milieu de la SF.
4e de couverture de l’édition de 1989 : “Il y a très longtemps, à une époque où l’humanité ne connaissait pas le prix de la sagesse et de l’immortalité, où l’homme n’était encore qu’un enfant jouant avec des galets sur le rivage inconnu d’un immense océan, au temps de la quête du mystère connu sous le nom des Eddas des Anciens, j’entendis l’appel des étoiles et m’apprêtai à quitter la cité de ma naissance et de ma mort. Elle se nomme Inexistence.Et ainsi, le 95e jour du faux-hiver de l’année 2929, moi, Mallory Ringess, aspirant pilote, je fis le serment de rechercher la vérité, même si cela devait me conduire à la mort et anéantir tout ce que j’aimais et chérissais.”
Mondes de glace et myriades de soleils, habités par des hommes dont certains régressent et d’autres déjà des demi-dieux, quête d’un Graal intemporel : Inexistence est un envoûtement…
Dans ce livre, nous allons suivre les (més)aventures d’un jeune aspirant pilote, Mallory Ringess qui, après être enfin devenu pilote après son long noviciat, reçoit avec les autres pilotes fraichement nominés, la quête de trouver l’origine de la vie laquelle serait cachée dans l’ADN le plus ancien. Il est à noter que le résumé du 4e de couverture de l’édition originale, différent de la seconde édition, est une citation imparfaite du début du roman, une sorte de réécriture de l’introduction.
Afin de mener cette quête à bien, Mallory, aussi impétueux qu’il peut être arrogant et même parfois, très stupide, entraine son meilleur ami ainsi que plusieurs membres de sa famille dans une expédition folle au-delà des plaines de glace qui les séparent d’une tribu ayant régressé jusqu’au stade du néanderthalien, les Devakis, persuadé d’y trouver là l’ADN le plus ancien de l’humanité. Le groupe doit alors déployer des trésors d’imagination pour cacher leur véritable origine, masquée par un remodelage de leur physionomie et une attention de tous les instants, et voler peu à peu des fragments ADN sous différentes formes à un maximum de Devakis, jeune comme vieux, homme et femme.
Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et Mallory, durement blessé, doit être soigné loin de Chute de Glace, par des êtres évolués quasi-divins qui le reconstruisent progressivement avant qu’il ne puisse enfin revenir parmi les siens. Une longue absence au cours de laquelle de profonds changements ont chamboulés Inexistence, suite à son expédition insensée. Il doit alors faire face à des manoeuvres politiques qu’il ne comprend pas, démêler le vrai du faux et tenter de déterminer en qui il peut réellement placer sa confiance.
L’auteur a étudié de nombreux domaines (philosophie, physique, anthropologie, linguistique et mathématiques) et a réussi le tour de force de tous les combiner dans ce livre. En introduction de cet article, je le comparais à l’oeuvre de Jules Verne et peut l’expliquer rapidement par ces deux points communs : de nombreux passages font appel à des connaissances scientifiques ou une ouverture d’esprit scientifique et d’aussi nombreux passages sont… chiants ? Si Verne a multiplié les descriptions des fonds marins et posé quelques interrogations philosophiques éparses, Zindell, quant à lui, parvient à faire philosopher ses personnages sur les moindres aspects de leur quotidien ou de leurs problèmes rencontrés.
Le tout reste un “grand roman” mais je ne le conseillerais pas à tout le monde…